Jean-Marie Le Clézio vient d'être élu prix Nobel de litérature pour son oeuvre "de la rupture". Vous trouverez ici quelques éléments de sa biographie, telle que publiée par l'encyclopédie participative en ligne Wikipedia.
Jean Marie Gustave Le Clézio est fils d'un chirurgien britannique et d'une mère issue d'une famille bretonne émigrée à l'île Maurice au XVIIIe siècle. Il écrit à sept ans un premier livre sur la mer. Un long voyage né dans la cabine du bateau qui le conduit avec sa mère au Nigéria où il va retrouver son père. Il poursuit des études au Collège littéraire universitaire de Nice, puis après quelques années passées à Londres et à Bristol, il devient enseignant aux États-Unis.
Un écrivain-voyageur
En 1967, il fait son service militaire en Thaïlande en tant que coopérant. Mais il est rapidement expulsé pour avoir dénoncé la prostitution enfantine, et est envoyé au Mexique afin d'y finir son service. Pendant quatre ans, de 1970 à 1974, il partage la vie des Indiens Emberas et Waunanas, au Panama.
En 1977, il publie une traduction des Prophéties du Chilam Balam, ouvrage mythologique amérindien. Spécialiste du Michoacan (centre du Mexique), il présente une thèse d'histoire sur ce sujet à l'Institut d'études mexicaines de Perpignan. Il enseigne ensuite à l'université d'Albuquerque au États-Unis, mais en 1978 il ne peut accéder au poste de chercheur au CNRS.
Depuis de nombreuses années, il parcourt de nombreux pays dans le monde, sur les cinq continents, mais vit principalement à Albuquerque, et en France à Nice et à Paris.
Prix Renaudot à 23 ans
Malgré de nombreux voyages, Jean-Marie Gustave Le Clézio n'a jamais cessé d'écrire depuis l'âge de sept ans. Licencié en lettres, il devint célèbre à 23 ans lorsque parut le Procès-Verbal, pour lequel il reçut le prix Renaudot en 1963, après avoir manqué de peu le prix Goncourt.
Depuis, il a publié plus de trente livres : contes, romans, essais, nouvelles, deux traductions de mythologie indienne, ainsi que d'innombrables préfaces et articles et quelques contributions à des ouvrages collectifs. Dans son œuvre, on peut distinguer assez nettement deux périodes.
De 1963 à 1975, les romans et essais de Le Clézio explorent les thèmes de la folie, du langage, de l'écriture, avec la volonté d'explorer certaines possibilités formelles et typographiques, dans la lignée d'autres écrivains de son époque (Georges Perec ou Michel Butor). Le Clézio a alors une image d'écrivain novateur et révolté qui lui vaut l'admiration de Michel Foucault ou Gilles Deleuze.
À la fin des années 1970, Le Clézio opère un changement dans son style d'écriture et publie des livres plus apaisés, à l'écriture plus sereine, où les thèmes de l'enfance, de la minorité, du voyage, passent au premier plan. Cette manière nouvelle séduit le grand public. En 1980, Le Clézio fut le premier à recevoir le prix Paul Morand, décerné par l'Académie française, pour son ouvrage Désert.