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Le crocodile rouillé, de D.L. Pélegrin

Un coup de coeur pour ce livre plein d´humour, paru il y a déjà plusieurs mois, mais passé un peu inaperçu dans la profusion de la rentrée littéraire. Et pourtant, avec "Le crocodile rouillé", un premier roman d´une grande fraîcheur, Dominique Louise Pélegrin réussit le pari de réveiller la part d'enfance enfouie en chacun de nous.



"Le crocodile rouillé" relate les tribulations d´une famille nombreuse, expatriée dans un pays étranger. La "fratrie" se divise naturellement en trois groupes : les grands, de 15, 13 et onze ans, les jumeaux que tous appellent Melchior et Balthazar, et les petits, des "individus remuants, encombrants et incontrôlables". Plus qu´un recueil d´anecdotes du style "allumettes suédoises", l´auteur nous entraîne dans les pensées des enfants, jouant avec les mots et les langages que chacun d´eux invente. Car dans les familles nombreuses, le poids du collectif n´est jamais totalement encombrant : chacun vit tranquillement sa vie, passant alègrement de la "jungle" où l´on doit, pour exister, "déjouer les pièges tendus par les aînés", à la rêverie où l´on peut s´isoler, s´inventant au besoin des amis imaginaires.

Comme tous les parents, le père (surnommé "le crocodile") et la mère ("Elastiss") rêvent de voir toute "la Couvée" rangée bien proprement dans les tiroirs d'une commode, comme des chemises repassées. Pendant ce temps, les jumeaux imaginent d'effroyables "machines à ratatiner les bébés", les grands s´éveillent à la sensualité et les petits, ceux du tiroir du bas, s´appliquent à déchiffrer les traces secrètes laissées par leurs aînés.